Ce n’est que tardivement durant mes études de médecine que j’ai souhaité m’orienter vers la chirurgie. Mes premiers goûts en matière médicale allaient plus vers la cardiologie. C’est lors de mes premiers cours d’orthopédie que le goût de la chirurgie m’est venu. Est ensuite arrivée l’heure des premiers stages cliniques. En cardiologie pour le premier et en orthopédie pour le second. J’ai rapidement été fixé sur ma vocation: ce sera chirurgien.

Chirurgien8

Au fil des stages, mon souhait de rester en contact avec la cardiologie s’est développé. Idéalement, ce sera donc la chirurgie cardiaque. Mais quel long chemin pour y parvenir, sans aucune certitude, étant donné les multiples sélections qui se présenteront. Il fallait terminer sa médecine en bon ordre pour pouvoir être intégré aux candidats spécialistes en chirurgie. Et ensuite, finir sa chirurgie avec suffisamment de bagages pour pouvoir revendiquer une place de résident dans un service de chirurgie cardiaque de notre réseau: Erasme ou Brugmann / HUDE-RF à l’époque.  Un candidat pris tous les 4 à 6 ans, les places étaient chères et le doute d’en obtenir une à l’arrivée d’autant plus grand. Souhaitant mettre toutes les chances de mon coté, j’ai intégré un grand labo de notre faculté dès la fin de mes études de médecine: le laboratoire de Physiologie du Pr R. Naeije. Viennent alors logiquement mes premiers contacts avec le Pr J.L. Leclerc, chef de service de Chirurgie Cardiaque à l’hôpital Erasme. Nous établissons mon plan de stage pour finir ma formation de chirurgie (6 années) dans son service. Après une première année au CHU Tivoli, c’est à l’hôpital Brugmann que je fais ma seconde. Là, je rencontre le Pr Deuvaert mon maître de stage, et effectue 4 mois de mon année dans son service de chirurgie cardiaque, non seulement au CHUB, mais également à l’HUDE-RF. Je suis très impressionné par cette chirurgie très variée, mais aussi très lourde et exigeante, qu’est la chirurgie des malformations congénitales cardiaques. Mes troisième et quatrième années sont faites à l’hôpital Molière chez le Dr Debaize. C’est lui qui assurera le plus gros de ma formation en chirurgie digestive, vasculaire et thoracique. J’effectue également mes premières gardes aux Soins Intensifs. J’en ferai durant plus de quatre années.

Vient alors le temps de regagner l’hôpital Erasme et entre-autres le service de chirurgie cardiaque du Pr J.L. Leclerc et le laboratoire de physiologie de notre Faculté. Ma sixième année est transformée en année de recherche durant laquelle le Pr F.E. Deuvaert me contacte pour intégrer son équipe. Le courant était manifestement bien passé durant mon stage de seconde année. Et dans les deux sens: c’est OK, j’intègrerai son équipe! Je finis cette première année de recherche et reviens à la clinique dans son service. La rédaction de ma thèse se fera après les journées d’activité clinique, ou les temps morts des gardes. Je me consacre d’emblée à l’activité tant sur le CHUB et les patients adultes, que sur l’HUDE-RF et les enfants. Les journées sont très chargées, le labo est loin: ma thèse n’avance pas aussi vite que souhaité. Mais il faut assumer mon choix. Je veux avant tout être clinicien, pas chercheur. C’est finalement en 2004 que mon travail de thèse est défendu avec succès. Durant ces années, mon activité clinique n’a jamais cessé d’être intense, à de rares courtes périodes près destinées à des reprises d’activité au laboratoire.

Ma formation s’est tout d’abord orientée vers la chirurgie valvulaire, aortique, puis mitrale et enfin tricuspide avant de les combiner sous forme d’interventions multi valvulaires. Ce sont ensuite très rapidement les pontages coronariens qui seront maîtrisés. Durant cette période, j’effectue également bon nombre d’assistances en pédiatrie. Je commence alors a effectuer les interventions sur des patients adultes souffrant de malformations cardiaques de naissance, ayant déjà ou non fait l’objet de chirurgies. Enfin, c’est la pratique de la chirurgie des enfants à laquelle je dois me soumettre. Le tout prendra plusieurs années pour gagner mon autonomie.