Biographie

Pourquoi la médecine?

Je suis né le 4 juin 1968 à Libramont, au cœur des Ardennes Belges. Issu d’un milieu d’enseignants, peu de choses me destinaient à première vue à une carrière de médecin. Et ce d’autant plus que les études pour y arriver son exigeantes, et qu’il faut bien avouer que durant mes études secondaires, je n’avais révélé aucun échantillon de mes capacités à les affronter avec succès. Cependant, j’ai toujours été animé d’une bienveillance envers les autres et de la volonté de rendre service. C’était un véritable moteur pour moi!  C’est donc sur le tard (en fin de rhétorique) que je décide, après avoir hésité entre ingénieur, pilote d’avion  et médecin, de rejoindre la faculté de médecine de l’ULB. Pourquoi l’ULB me direz-vous ? Je vous répondrai qu’il était impensable pour moi d’aller ailleurs ! De Libramont, Namur, Liège ou Louvain sont plus proches et bien plus faciles d’accès, mais les valeurs du libre examen de l’ULB étaient pour moi déjà incontournables.

C’est « la tête dans le guidon » que j’entame alors mes études universitaires. Aujourd’hui, après un rapide coup d’œil en arrière, je me rends compte que je ne l’ai toujours pas relevée ! Le développement de ce site est là pour en attester : faire les choses à fond et surtout aller de l’avant sont deux des principaux traits de caractère qui m’animent. Après sept années de travail acharné, mais également de beaux succès, me voici le 2 juillet 1993 diplômé en Médecine Chirurgie et Accouchement. Avec le recul, j’ai l’impression que c’est la seule vraie étape charnière qui a marqué ma vie professionnelle. C’est certainement une des raisons pour lesquelles c’est toujours un grand plaisir, et un honneur, que de participer à la proclamation des étudiants en dernière année de notre Faculté de Médecine à l’ULB. Ayant intégré l’équipe du Pr Naeije au Laboratoire de Physiologie, je continue mes activités de laboratoire en attendant de commencer ma spécialisation. Le 1er octobre 1993, je débute ma formation en chirurgie générale. Je n’avais encore aucune idée de ce que serait mon avenir. Ma rencontre avec le Pr F.E. Deuvaert en seconde année a certainement été décisive. Il m’inspirait respect et admiration. Si j’avais pu signer à ce moment-là pour intégrer son équipe à la fin de ma formation, je l’aurais fait des deux mains ! S’ensuivent deux années de formation intensives en chirurgie générale à l’Hôpital Molière sous la responsabilité du Dr J.-P. Debaize qui a assuré, il faut le dire, le plus gros de ma formation de chirurgie générale. Je lui en serai toujours reconnaissant. Il a été pour moi un grand formateur dans toute la variété de la chirurgie générale. A une époque où bon nombre de chirurgiens étaient devenus mono-discipline, il continuait avec un enthousiasme débordant à se tenir à la page des connaissances scientifiques de toutes les disciplines de la chirurgie générale. C’était un remarquable chirurgien qui a été pour moi une véritable source d’inspiration. J’ai énormément apprécié l’ambiance qui régnait dans cet hôpital, au point d’y avoir continué des gardes de soins intensifs durant trois années après mon départ. Chaque garde sonnait un petit peu comme un retour en famille…

La fin de ma formation chirurgicale devait être dédiée à la recherche expérimentale en physiologie cardio-pulmonaire. C’est au début de cette ligne droite finale que me contacte le Pr F.E. Deuvaert qui me propose de rejoindre rapidement son équipe. J’allais devoir choisir… Mais choisir n’est pas pour moi synonyme de renoncer : oui j’irai chez lui poursuivre mon parcours clinique, mais j’effectuerai avant une année de recherche plein temps (au lieu de deux) pour débuter mes travaux de thèse. Je lui ai proposé cette formule : deal ! Après une année de recherche, j’effectue encore au sein du service de Chirurgie Cardiaque du CHU Brugmann, de l’HUDE-RF et de l’AZ-VUB six mois en tant que candidat spécialiste pour finaliser ma formation de chirurgie générale. Je termine ma formation et suis reconnu Chirurgien le 31 mars 2000.

Engagé en tant que Résident dans le Service de Chirurgie Cardiaque du CHU Brugmann, de l’HUDE-RF et de l’AZ-VUB le 1er avril 2000, je mène alors de front deux tâches considérables : ma Thèse de Docteur en Médecine, et ma formation de Chirurgien Cardiaque. Les soutiens inconditionnels du Pr F.E. Deuvaert et de mes promoteurs les Pr R. Naeije et S. Brimioulle me seront d’un grand réconfort durant ces années d’incertitudes. C’est le 9 décembre 2004 après avoir défendu avec succès ma défense privée et ma défense publique à l’ULB que je suis reconnu Docteur en Sciences Médicales.

Je poursuis alors ma carrière professionnelle au CHU Brugmann : nommé Chef de Clinique Adjoint au service de Chirurgie Cardiaque du CHU Brugmann, de l’HUDE-RF et de l’AZ-VUB le 1er janvier 2005, je deviens Chef de Clinique le 1er février 2007 dans ce même service qui n’est plus présent que sur le CHU Brugmann et l’HUDE-RF. Je deviens durant cette période Professeur Invité, nommé par la Ville de Bruxelles, à la Haute Ecole Francisco Ferrer. C’est également durant cette période que j’obtiens mon Diplôme de Medical Examiner of Divers (Certificate of Diving Medecine-Level 1) de l’European College of Baromedicine.

C’est au départ à l’éméritat du Pr Frank E. Deuvaert que je deviens Chef de Service de Chirurgie Cardiaque au CHU Brugmann et à l’HUDE-RF. Au départ à la pension du Pr Pierre Mendes da Costa le 1er novembre 2010, j’endosse la responsabilité de Maître de Stage en Chirurgie au CHU Brugmann. Enfin, le 1er janvier 2013, je deviens Maître de Stage en Médecine de notre Faculté de Médecine à l’ULB et Directeur du Département de Chirurgie du CHU Brugmann après le départ à la pension du Pr Philippe Putz. Je suis aussi nommé titulaire de la Clinique de Chirurgie du CHU Brugmann qui prend place dans les blocs 5 et 6 des études de médecine à l’ULB. Enfin, pour ce qui est des charges de cours, j’ai été nommé en 2020 titulaire du cours de chirurgie générale donné en début de cycle de master de médecine (bloc 4 des études).

Mais mon implication dans le fonctionnement de mon milieu de travail a toujours été dans mes gènes. Résoudre les conflits et aller de l’avant avec bienveillance pour l’ensemble des protagonistes impliqués sont des défis qui me plaisent. Au début de l’année 2013, le Pr Daniel Désir alors directeur général médical (DGM) du CHU Brugmann m’incite à m’impliquer dans le conseil médical de l’institution. Le souhait de m’impliquer hors des murs de « mon » département de chirurgie dans notre hôpital me fera relever le défi. Je suis élu en septembre 2013 pour un premier mandat au conseil médical comme « simple » membre. En 2016, les tensions au sein de notre hôpital, et entre les médecins et notre actionnaire public ne font que renforcer mon souhait de relever une seconde fois le défi. De nouveau élu, c’est cette fois en tant que président du conseil médical que j’effectuerai mon mandat. Nous devons en mai 2019 faire face au départ à la pension de notre DGM. Après de multiple péripéties, je suis nommé en mai 2019 DGM du CHU Brugmann. Et cela en plus de mon travail comme chef de service et de département, et de mon implication dans l’enseignement dans le master de médecine de l’ULB.

Parallèlement à ces activités hospitalières, mon implication au sein de la faculté de médecine de l’ULB a été croissante. J’ai été nommé « maitre de conférence » à la faculté de médecine de l’ULB en 2011, et chargé de cours dans la suite logique. Impliqué dans l’enseignement de la chirurgie suite à ma titularisation à le clinique de chirurgie au CHU Brugmann, je me suis rapidement intégré dans les jurys de 3ème et 4ème master. La refonte des études de médecine en 6 années, et la mise en œuvre du processus de Bologne ont fait que l’enseignement de la médecine est aujourd’hui organisé en deux cycles de trois années : trois de bachelier, et trois de master. Les étudiants n’ont plus de programme annuel d’étude lié à une année précise, mais dans ces cycles des programme annuel d’étudiant (PAE) dépendant des unités d’enseignement déjà réussies et de celles encore à valider. Il n’y a donc plus un jury par année d’étude, mais deux jurys pour l’ensemble des cycles d’études : un pour le cycle de bachelier et un pour le cycle de master. Depuis septembre 2018, j’ai succédé au Pr Elie Cogan et suis président du jury de master de médecine à la faculté de médecine de l’ULB. C’est un travail considérable tout au long de l’année : le premier quadrimestre est dominé par l’établissement des PAE des étudiants et par l’attribution d’équivalences pour des étudiants étrangers hors Union Européenne. Le second quadrimestre est dominé par l’organisation des épreuves finales du master de médecine. A la fin de ce quadrimestre et durant l’été, il faut organiser les sessions d’examens de juin et les secondes sessions du mois d’août. Mon implication croissante dans la faculté de médecine de l’ULB s’est accompagnée de mandats au conseil facultaire et à la commission permanente de l’enseignement depuis 2016. Enfin, en mai de l’année 2022, j’ai été élu vice-doyen de la faculté de médecine de l’ULB. De nouveaux défis à relever en perspective ! Cette élection a bien entendu été accompagnée de la remise de ma démission de la charge de DGM du CHU Brugmann en mai 2022… Charge de travail et conflits d’intérêt oblige.

En savoir plus sur mes premiers pas en chirurgie cardiaque

C’est lors de mon second stage au décours de l’été 1991 en second doctorat que j’ai eu mon premier contact avec la chirurgie cardiaque. Et quel contact! Lors de ce stage de chirurgie au CHU Tivoli à La Louvière, j’ai eu l’occasion dès le second jour de me rendre en salle de chirurgie cardiaque sous « le parrainage » de l’anesthésiste en chef, le Dr Parmentier. Celui-ci voyant que je tentais de deviner ce qui se passait dans la salle en regardant à travers le hublot de la porte m’invita à le rejoindre au poste d’anesthésie. De là, en regardant par dessus les champs opératoires, la vue est royale sur le thorax ouvert. Le chirurgien était seul avec l’instrumentiste, et c’était le Pr Georges Primo en personne. Pensionné du CHU Brugmann et de l’Hôpital Erasme, il continuait à l’époque à avoir une activité opératoire au CHU Tivoli. J’ai a peine eu le temps de profiter de la vue que je l’entendis dire: « tu t’es déjà brossé? » sans un regard et continuant son activité imperturbable. A qui pouvait-il parler d’autre qu’à moi… « oui » lui répondis-je. « Alors va te brosser et viens me rejoindre ». Je ne sais plus a quoi j’ai bien pu penser durant ces longues minutes dans le sas de brossage, mais après m’être lavé et désinfecté les mains dans la règle de l’art, je le rejoignis. Qu’allait-il bien attendre de moi, un « simple » interne qui commence tout juste ses stages… J’ai simplement fait de mon mieux pour effectuer les tâches qu’il attendait de ma part et me décrivait avec précision. Ce souvenir reste en moi comme si je venais de le vivre il y a cinq minutes. D’étapes en étapes, il allait réaliser un remplacement de la valve aortique assisté d’un externe inexpérimenté, pour mon plus grand bonheur! Je n’ai par la suite cessé de garder dans un coin de ma tête le rêve d’avoir peut-être un jour l’opportunité de faire ce métier. Au fil des stages, mon souhait de rester en contact avec la cardiologie s’est renforcé. Avec toujours quelque–part le rêve de la chirurgie cardiaque… Mais quel long chemin pour y parvenir, sans aucune certitude étant donné les multiples sélections qu’il faut traverser.

Il fallait terminer sa médecine en bon ordre pour pouvoir être intégré aux candidats spécialistes en chirurgie. Ensuite, finir sa chirurgie avec suffisamment de bagages pour pouvoir revendiquer une place de résident dans un service de chirurgie cardiaque de notre réseau: Erasme ou Brugmann / HUDE-RF à l’époque. Un candidat pris tous les 4 à 6 ans, les places étaient chères et le doute d’en obtenir une à l’arrivée d’autant plus grand. Du coup, pas de quoi faire des plans sur la comète et se fermer d’autres horizons potentiels, nous verrons bien en temps utile.

C’est en début de dernière année que j’ai eu l’opportunité de réaliser un stage dédié exclusivement à la chirurgie cardiaque chez le Pr J.-L. Leclerc à l’Hôpital Erasme. Au contact des services universitaires durant mes stages de doctorat, mon intérêt pour la recherche appliquée en physiologie cardio-pulmonaire devenait de plus en plus grand. J’ai alors eu l’opportunité sous le conseil et le soutien du Pr J.-L. Leclerc d’intégrer le laboratoire de physiologie de notre Faculté sous la direction du Pr R. Naeije. C’est dans ce laboratoire que je finirai mes six derniers lois de mes études de médecine. Au décours de cette dernière année, j’ai été « sélectionné » pour effectuer une formation de chirurgie « générale ». Etant resté en contact avec le Pr Leclerc, nous établissons mon plan de stage pour effectuer les deux dernières années ma formation de chirurgie (6 années) proche de son service à l’Hôpital Erasme. Après une première année au CHU Tivoli, c’est au CHU Brugmann que je fais ma seconde. C’est là que je rencontre mon maître de stage le Pr F.E. Deuvaert qui est aussi le chef de service de chirurgie cardiaque du CHU Brugmann et de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (HUDE-RF). Durant cette année, j’effectue 4 mois dans son service de chirurgie cardiaque qui traite des patients adultes, mais aussi pédiatriques. Je suis très impressionné par la chirurgie des malformations congénitales cardiaques qui est très variée. C’est aussi une chirurgie très lourde et exigeante. Mes troisième et quatrième années sont faites à l’Hôpital Molière chez le Dr J.-P. Debaize. C’est lui qui assurera le plus gros de ma formation en chirurgie générale (digestive, vasculaire et thoracique). C’est là, fort de mon expérience clinique et au laboratoire que j’effectue mes premières gardes aux Soins Intensifs. J’en ferai durant plus de quatre années.

Vient alors le temps de regagner l’Hôpital Erasme et entre-autres le service de chirurgie cardiaque du Pr J.L. Leclerc. C’est l’occasion pour moi de réintégrer le laboratoire de physiologie du Pr Naeije. Ma sixième année est transformée en année de recherche. Celle-ci devait durer deux années après renouvellement et clôturer ma formation de chirurgien. C’est durant cette première année que le Pr Deuvaert me contacte pour intégrer son équipe. Le courant était manifestement bien passé durant mon stage de seconde année. Et dans les deux sens: c’est OK, j’intègrerai son équipe! Je finis cette première année de recherche et reviens à la clinique dans son service. La rédaction de ma thèse se fera après les journées d’activité clinique, ou les temps morts des gardes. Je me consacre d’emblée à l’activité tant sur le CHUB et les patients adultes, que sur l’HUDE-RF et les enfants. Les journées sont très chargées, le labo est loin: ma thèse n’avance pas aussi vite que souhaité. Mais il faut assumer mon choix. Je veux avant tout être clinicien, pas chercheur. Alors priorité à la clinique, mais on ne lâche rien pour autant ! C’est finalement en 2004 que mon travail de thèse est défendu avec succès. Durant ces années, mon activité clinique n’a jamais cessé d’être intense, à de rares courtes périodes près destinées à des reprises d’activité au laboratoire.

Ma formation s’est tout d’abord orientée vers la chirurgie valvulaire, aortique, puis mitrale et enfin tricuspide avant de les combiner sous forme d’interventions multi-valvulaires. Ce sont ensuite très rapidement les pontages coronariens qui seront maîtrisés. Durant cette période, j’effectue également bon nombre d’assistances en pédiatrie. Je commence alors à effectuer les interventions sur des patients adultes souffrant de malformations cardiaques de naissance, ayant déjà ou non fait l’objet de chirurgies. Enfin, c’est la pratique de la chirurgie des enfants à laquelle je dois me soumettre. Il me faudra plusieurs années pour gagner mon autonomie. Parallèlement, je gravis les différents échelons de ces structures pyramidales qui caractérisent les service universitaires.